samedi 21 février 2009

DERNIERE MINUTE : Soirée "Gaïa Jam" - Samedi 21/02/09




Le
 21 Février à 20h30

une soirée concert aura lieu sur la péniche Six/Huit au pied de Notre Dame de Paris pour célébrer la sortie de l'album "Gaïa" du groupe NOE.

Un voyage sonore, visuel et festif, par un mélange des cultures et des époques dans l'esprit de l'album "Gaïa" sera proposé par un groupe spécialement constitué de certains musiciens du groupe NOE et d'autres musiciens aux sonorités internationales.
(Didgeridoo, Percussions, Tablas, Guimbardes, Chants, Guitare, Flûtes, Sanza, Bol tibétain, Musique corporelle, Danse ...)

Il ne s'agira pas de la représentation de l'album Gaïa, mais d'un concert dans l'esprit de l'album. Musiciens et chanteurs seront les bienvenus pour le bœuf final prévu pour la 3e partie de la soirée (dans la limite de la place et du temps disponibles).

Venez vibrer, danser et célébrer "Gaïa" dans un esprit de "Jam" (mélange de composition et d'improvisation).

Voici en pièce jointe le Flyer où vous trouverez la description de la soirée.

Dépaysement et surprises garantis.

Découvrez l'esprit et la musique de l'album NOE-Gaïa sur le site officiel ou le myspace.
http://www.noegaia.com/
http://www.myspace.com/noegaia

Au plaisir de vous retrouver dans cette grande fête de célébration au cœur d'une nouvelle arche de NOE..

Bien à vous

A bientôt

Etienne

Important: Merci de me confirmer votre venue pour pouvoir estimer la place disponible.

Infos:
Péniche Six / Huit, quai Montebello, métro St Michel ou Maubert mutualité, Paris 5e.
Entrée 5€ (pas de CB, uniquement chèques ou espèces)
Site de la péniche:
http://www.six-huit.com/

Venir vers 20h30. Début du concert vers 21h

Contact Etienne: 06 80 60 80 60 / eavronsart@yahoo.fr

Fwd: Club de Budapest - Information de l'UIP ( Université interdisciplinaire de Paris ) - Reprise des cours et conférences


Date : Vendredi, 20 Février 2009 12:26
Chers amis,  Nous allons reprendre nos cours et conférences après les vacances en nous excusant d'avoir été peu  actifs  pour l'instant en dehors de la belle conférence de Peter  Clarke  à laquelle  vous avez été particulièrement nombreux à assister.  Jean-François Lambert  reprendra ses cours le 4 et 11 mars dont l'intitulé sera  : « De la physique à la politique : le paradigme de l'auto-organisation ». Nous recevrons  également un grand biologiste le 25 mars.  En attendant,  vous avez été nombreux en octobre à être intéressés par le débat  entre Jean Staune et Luc Ferry sur la place de la spiritualité dans le progrès.   Cette conférence était l'un des débat  de l'Université de la terre, une remarquable  initiative du  groupe Nature et Découverte.  Malheureusement,  les salles de l'Unesco étant totalement complètes (cette manifestation   a connu ces dernières années un succès  public exceptionnel),  beaucoup d'entre vous n'ont pu y  assister.  Bonne nouvelle,  le débat  est désormais  disponible  intégralement en  vidéo sur internet  voir lien suivant : http://www.universitedelaterre.com/videos.php   Des versions  abrégées des interventions  de Luc Ferry et de Jean Staune  existent également sous forme de fichiers audio à l 'adresse suivante : http://www.radioethic.com/l-invite-de-radio-ethic.html  Amicalement  L'équipe de l'UIP 

La crise, un appel à construire ensemble le bonheur autrement : Plateforme de présentation de la démarche « pacte civique »

Plateforme de présentation de la démarche « pacte civique »

 

La crise, un appel à construire ensemble le bonheur autrement

 

 

« Et si la crise actuelle ouvrait une nouvelle époque ? Et si les réactions à la crise insufflaient un nouvel état d'esprit ? Et si approfondir ce qui donne sens à notre vie donnait la force de construire un bonheur autrement ?» C'est autour de ce triple pari qu'un collectif d'associations s'est constitué, croisant des analyses de la crise avec des propositions d'initiatives fédérant les énergies autour d'engagements à la fois personnels et collectifs, à concrétiser dans le cadre d'un pacte civique.

 

Une crise qui amène à revisiter nos certitudes

 

La crise actuelle n'est pas seulement une crise de régulation interne du système économique. Nous sommes persuadés qu'il s'agit à la fois d'une crise systémique et une crise des des comportements et des valeurs qui touche l'ensemble des cultures occidentales ; celles-ci ont de plus en plus de mal à maintenir la cohérence entre leurs idéaux proclamés et l'image qu'elles en donnent. Cette crise conduit à revisiter nos certitudes à travers une triple prise de conscience:

- conscience des limites de la nature: on ne peut prélever indéfiniment des ressources finies sans dommage grave pour les bénéficiaires mêmes de ces prélèvements ;

- conscience des limites de l'intérêt personnel, mis en compétition avec celui d'autrui : la somme des intérêts égoïstes de chacun ne garntit pas l'intérêt général ;

- conscience des limites de l'accumulation des désirs de tous ordres produits par les systèmes en place: ceux-ci n'ont plus les moyens de les satisfaire, ce qui crée un décalage croissant et dangereux pour l'équilibre social entre les demandes et les possibilités.

En parallèle notre système politique s'épuise faute d'une démocratie représentative capable de proposer des choix exigeants et motivants et de mobiliser les citoyens pour les mettre en oeuvre, faute d'un débat démocratique porteur de compromis constructifs, faute d'une démocratie de proximité basée sur la participation; ceci non seulement rend peu attractif le régime démocratique pour nos concitoyens et pour les citoyens du monde, mais aussi empêche une bonne réactivité aux problèmes actuels et nuit au respect de l'impartialité entre citoyens.

De même les religions et la laïcité ont du mal aussi à renouveler leurs messages et leurs pratiques pour apporter du sens au vivre ensemble. Trop souvent, leurs interventions dans le débat public traduisent davantage l'écho d'anciennes querelles qu'un apport authentique susceptible d'inspirer la vie militante et de renouveler la vie démocratique.

Plus largement, cette crise semble sonner la fin de la période moderne que Max Weber définissait par le passage de « l'économie du salut » au « salut par l'économique ». L'économie, telle qu'elle fonctionne actuellement, ne tient pas ses promesses en matière de développement durable et équitable. De même nos cultures, confrontées à de multiples influences, tombent dans le relativisme, d'où leur incapacité à nous fournir des repères communs pour explorer des voies nouvelles.

 

Des réactions à la crise source d'un nouvel état d'esprit

 

L'inconfort grandissant lié à la fin des certitudes et à la montée des déséquilibres nous fragilise, mais est aussi source d'un nouvel état d'esprit : il s'agit de retrouver le sens des limites et du possible, d'intégrer la libération individuelle dans une vision crédible du vivre ensemble, de réintroduire du lien entre générations et couches sociales et dans les institutions de la société, de focaliser l'attention sur tous ceux qui sont victimes des crises, de repenser les démarches éducatives, etc.

D'où une confrontation au triple impératif suivant :

-       impératif de sobriété et, pour les plus riches, de distinction entre l'essentiel et le superflu;

-       impératif de justice, indissociablement lié au précédent, qui devra conduire à inventer de nouvelles formes de redistribution et d'insertion pour que le principe d'égale dignité soit effectivement mis en pratique ;

-       impératif de créativité, dont le champ devra s'élargir et porter davantage sur la vie démocratique, l'écologie, la coopération, l'éducation, les relations interpersonnelles et spirituelles.

Face à ces impératifs, plusieurs approches sont possibles en plus des efforts (nécessaires, mais non suffisants) pour une meilleure régulation de la sphère économique et financière. Les uns mettent l'accent sur les changements de comportements dans la manière de produire, consommer, épargner, investir; les autres prônent un changement radical du système économique, même s'il n'y a pas actuellement d'alternative évidente; beaucoup enfin mettent leur espoir dans une généralisation des multiples initiatives et expérimentations qui sont mise en œuvre, notamment dans l'économie sociale et solidaire.

Nous pensons que la situation actuelle appelle aussi des réponses transversales et transdisciplinaires. Soucieux de ne pas en rester aux analyses anxiogènes ou mortifères de la crise, nous cherchons à créer un climat d'espoir et de confiance afin de sortir de la crise par le haut:

-       en s'appuyant, dans ce but, sur ce qui constitue la colonne vertébrale de nos sociétés et peut donc nous servir de boussole, à savoir entre autre l'option pour la démocratie et pour le respect de la personne humaine ;

-       en rappelant que le passé démontre que du pire peut sortir un improbable meilleur, que l'on peut miser sur les possibilités créatrice de chacun et que les métamorphoses d'un corps collectif sont possibles. 

Le politique doit reprendre la main qu'il a trop abandonnée à l'économie de marché et à des intérêts particuliers en recherchant l'intérêt collectif. A cet effet il faut ouvrir largement le débat sur la civilisation que nous voulons désormais bâtir en Europe, à l'ère de la mondialisation et du monde fini : quelles sont aujourd'hui et quelles seront demain les conditions du bonheur ? Cette recherche du bonheur, qui a constitué l'orientation fondamentale de la modernité, doit être poursuivie, mais autrement, vers le « bien être » personnel et le « mieux être » collectif, vers une liberté qui prend en compte celle de l'autre.

Le bonheur,  autrement : voilà ce qui pourrait constituer le mot d'ordre autour duquel organiser le changement sociétal et imaginer une nouvelle civilisation.

 

Un appel à approfondir ce qui donne sens à nos vies et force à notre démocratie

 

Pour construire ce bonheur autrement, nous considérons que nos sociétés doivent à la fois :

-       encourager les personnes « à travailler sur elles-mêmes », à sortir de leur individualisme et de leur « quant à soi » pour fraterniser et pour innover,

-       inciter la démocratie à « se remettre en question », à dépasser son fonctionnement procédural et administratif et à s'ouvrir à des relations davantage solidaires, responsables et créatives.

En effet, pour nous la démocratie est non seulement un ensemble de règles et procédures, mais une valeur en soi, un projet à construire ensemble concernant chacun d'entre nous et visant à servir, en premier, le plus fragile. Il s'agit donc de trouver en permanence l'équilibre entre souci de soi, respect de l'autre et institutions justes, entre vie personnelle et engagement, entre méditation et action, entre respect des personnes et prise en compte des intérêts collectifs.

Pour être fidèles à leur recherche du bien commun et pour répondre aux défis qui leur sont lancés, nos démocraties doivent reconnaître plus clairement cette dimension éthique profonde de la personne, dans laquelle ce qui donne sens, ce qui guide, ce qui stimule, ce qui donne confiance se nomme différemment selon les uns et les autres, à savoir transcendance, espérance, conscience morale, humanisme, profondeur, intériorité...

Nous considérons que les forces humanistes, spirituelles, religieuses, grâce aux ressources de sagesse qu'elles ont su forger, ont un rôle essentiel à jouer pour la démocratie dans la direction ainsi proposée. A condition qu'en retour elles se laissent, elles aussi, revivifier et interpeller par les débats démocratiques.

Bien loin d'inviter à fuir dans un « arrière-monde », la quête spirituelle propose à chacun l'objectif civique d'être lui-même le changement qu'il propose et de devenir ainsi acteur d'un développement fondé sur l'expression du meilleur de chacun et sur la force des créations collectives.

*

* *

Pour aider à ces transformations personnelles, sociales et politiques, nous nous proposons d'élaborer progressivement un projet de pacte civique, proposé à la signature de ceux qui accepteront de s'engager 

- d'une part à adopter un certain nombre de comportements personnels (autour notamment de la notion de sobriété solidaire) ;

- d'autre part à militer pour un ré-outillage institutionnel de nos démocraties (autour notamment de la promotion de l'éthique du débat et de la responsabilité) ;

- enfin à soutenir des orientations politiques qui remettent l'économie et la culture au service de l'homme et non l'inverse et à cet effet donnent, y compris aux plus démunis, la possibilité de participer effectivement à la construction et à l'évaluation des politiques qui nous concernent.

 




Avant-projet de plateforme de présentation d'un « pacte civique ».



 

 

                  Confrontés à la crise,      

 

le bonheur autrement.

 

 

Pour un pacte civique qui vise à rétablir le pacte social !

 

« Et si la crise actuelle ouvrait une nouvelle époque ? Et si les réactions à la crise redistribuaient les cartes du bonheur ? » C'est autour de ce double pari que plusieurs réseaux d'associations se sont rassemblés pour élargir les frontières du débat public : à travers les bouleversements de la crise, de nouvelles convictions s'affirment sur la société et sur l'existence (1), des ressources humaines insoupçonnées se font jour (2), des comportements inédits et des initiatives innombrables se prennent (3). Pourquoi ne pas essayer de fédérer le tout autour d'un « pacte civique » qui proposerait des engagements à la fois personnels et collectifs en contribuant ainsi à la reconstruction du pacte social à l'horizon des futures élections présidentielles ?

 

 

1.     Une crise qui ébranle les certitudes de la modernité.

 

Actuellement, les analyses de la crise prolifèrent sur chacun de ses multiples aspects, avec des diagnostics plus ou moins alarmistes : elles vont d'une simple crise conjoncturelle de régulation à une crise structurelle du système économique ou à une crise des valeurs, de la culture, de la vie politique et de la démocratie. Mais quelles que soient les divergences quant à ces analyses, ces associations convergent sur un constat unanime : la crise change la donne ! Les esprits s'ouvrent ! Le paysage économique et social se transforme à grande vitesse… mais jusqu'où ?

De mois en mois, de nouveaux pays et de nouveaux secteurs sont atteints par la crise… et depuis bien plus longtemps qu'on n'avait su le dire ! Les discours politiques ne cessent de se réajuster, mais ce sont les sciences économiques elles-mêmes qui sont prises à défaut, s'avérant incapables d'anticiper et même de constater les effets de la crise autrement qu'après coup ! Aucun expert ne prétend plus nous fournir d'explication globale ! A qui faire confiance pour comprendre ce qui arrive ?

Les dogmes du Libéralisme s'effondrent, quelques vingt années après ceux du Communisme, quand s'écroulait le Mur de Berlin ! La croyance absolue en l'initiative privée et en « la main invisible du Marché » vole en éclat ! Mais ce n'est pas pour autant le retour des solutions étatistes par les nationalisations et par la planification !

C'est la fin de l'hégémonie de l'économique et le grand retour du politique… mais sans qu'aucune politique ne semble avoir encore pris la mesure de la situation : les interventions financières massives (et plus ou moins protectionnistes) de l'Etat sur les Banques ou sur les industrie s'avèrent insuffisantes. Des politiques nouvelles  se cherchent dans les domaines de l'environnement, de la santé, de la protection sociale, de la redistribution et même de la culture… Mais aucune politique ne rétablira la confiance sans répondre aux attentes de reconnaissance des différentes catégories de population et sans réactiver une vie démocratique active et participative.

 

Plus largement, cette crise semble sonner la fin de la période moderne que Max Weber définissait par le passage de « l'économie du salut » au «  salut par l'économique ». La société semblait entièrement vouée à la production et à la satisfaction des désirs individuels de consommation qui semblaient sans limite ! Mais ce type-là de progrès économique n'est aujourd'hui plus crédible, non seulement pour des raisons éthiques (parce que beaucoup en sont exclus) ou écologiques (parce que les ressources sont limitées et que la planète est en danger), mais du fait de la nature même de l'existence humaine : la « chosification » du salut dans l'économique (dans l'avoir, dans la consommation et dans la communication) a sombré dans la démesure, elle n'apporte plus les satisfactions escomptées. La question du salut et du bonheur resurgit, cherchant de nouvelles réponses.

 

Si la loi d'airain de l'économique n'est plus crédible, un nouveau « possible » peut resurgir en croisant une approche de la complexité et de la responsabilité  (à la manière d'Edgar Morin) avec le « principe espérance » (d'Ernst Bloch) : on peut en effet en arriver de façon réaliste à :

  • Croire en l'improbable (à l'instar du « Yes, we can ! » de Barack Obama)
  • Miser sur les potentialités  créatives de chacun
  • Contribuer à des métamorphoses  du corps collectif  (aussi radicales que le passage de la chenille au papillon).

 

Bref cette crise appelle notre société à rechercher sa cohésion et son dynamisme dans un changement de mode de vie et de paradigme et en définitive, dans une nouvelle conception du bonheur, fondée sur l'être (et non sur l'avoir ou sur le paraître), sur le « bien être » ou sur le « mieux être », sur le relationnel et sur la solidarité, sur la créativité et sur la réceptivité !

« Le bonheur autrement ! » C'est tout un changement de civilisation qui est en jeu !

 

 

2. Face à la brutalité de la crise, se révèlent des potentiels humains insoupçonnés.

 

Mais rien n'est moins garanti qu'un pareil changement ! La crise peut très bien n'apporter que le pire, une fragilisation des situations, une crispation sur l'avoir, un repliement sur l'individualisme, une aggravation des inégalités et un durcissement des mesures défensives et répressives ! A première vue, la crise n'apporte aux personnes et à des régions entières que le chômage, un accroissement de la misère et de la précarité, à tout le moins une sévère diminution du pouvoir d'achat et une réelle perte de la sécurité ! Et si ce n'est pour tout de suite ou pour soi-même, la menace est là… pour bientôt… ou pour des proches !

Pour autant, les associations ici regroupées entendent dépasser les discours anxiogènes, catastrophistes ou démobilisateurs, car elles constatent que dans cette crise, beaucoup de femmes et d'hommes découvrent au fond d'eux-mêmes, de leurs proches ou de leur communauté d'appartenance, des ressources qu'ils ne soupçonnaient même pas et qu'ils ont bien du mal à exprimer clairement : qu'il s'agisse d'un simple « courage », d'un « instinct vital » ou d'une « quêtes d'identité», des « énergies personnelle» latentes se font jour qui prennent des formes très différentes : conscience morale, humanisme, profondeur, intériorité, transcendance, espérance… Cette « force éthique » (qui se déprend de la fascination pour la compétition ou pour la communication) stimule les réactions face aux pires situations d'humiliation et  redonne confiance aux personnes en leur rendant le sentiment de leur propre dignité, comme de l'égale dignité de tous les hommes. Elle constitue à nos yeux le principal ressort qui nous permettra de donner un nouvel élan à la démocratie et à la citoyenneté, et au final, de sortir de la crise ! Un véritable « droit de cité » doit lui être reconnu dans notre espace laïc et pluraliste !   

 

Beaucoup (de plus en plus ?) se ressourcent dans des courants spirituels (plus ou moins distincts des religions) qui aident les personnes et les groupes à assumer cette « vulnérabilité » aggravée par la crise et à trouver un nouveau souffle. La rationalité contemporaine ne peut pas ignorer la manière dont ces spiritualités peuvent

§  encourager les personnes « à travailler sur elles-mêmes », à sortir de leur individualisme et de leur « quant à soi » pour fraterniser et pour innover,

§  inciter la démocratie à « se remettre en question », à dépasser son fonctionnement procédural et administratif et à s'ouvrir à des relations davantage solidaires, responsables et créatives.

Quand elles évitent les dérives sectaires et communautaristes, les spiritualités peuvent constituer une force de dépassement pour les plus fragiles, de modération pour les plus solides, et de solidarité pour les plus entreprenants… si tant est qu'elles jouent le jeu de nos démocraties pluralistes et qu'elles renoncent à tout autoritarisme et à tout repli identitaire !

 

Mais beaucoup d'autres trouvent ailleurs leur inspiration et leurs repères à travers des « valeurs » ou un « sens » donné à l'existence, ou encore à travers l'exemplarité de quelques gestes de solidarité, de grandes « figures » ou de démarches porteuses d'espoir. Or dans la société française, il est difficile d'en parler ! Il nous semble important de dépasser cette pudeur (ou cette frilosité) ; le débat public a tout à gagner à s'ouvrir à ces questionnements profonds dans la tolérance et le respect de l'autre.

 

 

3. Face au cumul des crises, les comportements changent et les initiatives se multiplient !

 

 Par ailleurs, ces associations observent une accélération des changements de comportement, une prolifération des initiatives et une montée des aspirations nouvelles, notamment dans les jeunes générations.

La crise écologique a déjà changé le rapport à l'environnement, au gaspillage et au traitement des déchets. La production et la consommation « bio » sont devenues des facteurs de croissance.

La crise de l'énergie a donné son essor aux énergies renouvelables et aux économies d'énergie. L'usage de la voiture vient de commencer à régresser, au profit des transports en commun… et du co-voiturage.

Les crises humanitaires ont, depuis plusieurs années, stimulé la générosité à travers des campagnes de don, le développement des ONG, du microcrédit ou du crédit solidaire.

La persistance en France du chômage et de la grande pauvreté a suscité la création de nombreuses associations de solidarité. La crise économique renforce plus que jamais leur rôle.

Elle encourage aussi de tout nouveaux rapports à la consommation, moins consuméristes, plus économes : la réparation et le bricolage et même le jardinage reprennent du service ! La frugalité devient à la mode !

Plus largement, les jeunes initient de nouveaux modes de vie. Ils envisagent souvent un autre rapport au travail, plus mobile, moins carriériste, plus distant… La « qualité de la vie » et les relations humaines avec les amis ou avec les proches, prennent à leurs yeux plus d'importance, y compris avec les moins chanceux ou les plus vulnérables qui ne sont plus considérés comme des « loosers ».

 

Dans les domaines sociaux, économiques, éducatifs ou culturels, des luttes pour la reconnaissance coexistent avec des réalisations innovantes trop peu connues, à la recherche d'un développement durable dans l'économie sociale et solidaire, dans les réseaux d'échange, dans les systèmes coopératifs non marchands autour du Web, dans les SEL, etc… !

Dans le domaine politique, les critiques se multiplient sur l'écart entre les paroles publiques et les actes, le rôle stratégique de la société civile et des associations est mieux reconnu. De nouvelles formes de démocratie participative se cherchent. Des prises de conscience s'opèrent : pas de cohésion sociale possible sans une politique active du Logement, de la Santé, de la Protection Sociale, sans des services publics attentifs aux spécificités de chaque population, et notamment des plus démunies !

 

 

Conclusion : un appel à élargir le débat et à rassembler les énergies

 

Conscients de toutes ces transformations de la société qui se cherchent, les associations signataires appellent à ouvrir un espace civique où il serait débattu de la nature de la société que nous voulons laisser à nos enfants et du bonheur que nous leur souhaitons : cela passe par de nouveaux critères de développement, un nouveau modèle de croissance et de nouvelles priorités politiques et institutionnelles.

Un « pacte civique » (à construire d'ici l'échéance des futures campagnes présidentielles) pourrait rendre visibles les initiatives en cours  et les fédérer autour d'engagements, à la fois individuels et collectifs, qui porteraient sur une solidarité en acte à l'égard des plus démunis, sur un redéploiement et sans doute sur une modération de nos modes de consommation, mais aussi sur une stimulation de nos capacités relationnelles et culturelles, sur une prise en compte de notre vulnérabilité comme de notre responsabilité à l'égard de la société, de la planète et des générations futures !

PREMIERS RESULTATS DE NOTRE REFLEXION AVEC 10 AUTRES ASSOCIATIONS ENGAGEES DANS UNE APPROCHE HUMANISTE ET PROSPECTIVE

 

                                  Face à la crise actuelle, quels sont nos diagnostics communs ?

 

.

1)    On ne résoudra pas  les multiples déséquilibres actuels par de simples solutions régulationistes afin de repartir comme avant.

 

2)    Face à cette situation, plusieurs approches sont constatées: Les uns mettent l'accent sur les changements de comportements dans la manière de produire, consommer, épargner, investir. Les autres dans un changement radical du système économique, même s'il n'y a pas actuellement d'alternative évidente. D'autres encore mettent leur espoir dans une généralisation des multiples initiatives et expérimentations qui sont mise en œuvre, notamment dans l'économie sociale et solidaire. D'autres enfin insistent sur l'écart qui s'est crée entre la représentation politique et la société. Mais tous nous estimons qu'il faudra conjuguer d'une façon ou d'une autre ces différentes attitudes.

 

3)    C'est  que nous sommes en présence non seulement d'une crise de confiance, mais d'une crise de foi dans l'automaticité du progrès  Nous assistons à une fin de cycle de la modernité, modernité que Max Weber avait caractérisée comme le passage de « l'économie du salut » ou « salut par l'économie ». L'économie, telle qu'elle fonctionne actuellement, ne tient plus ses promesses, elle se heurte à des limites et ses prétentions à la démesure sont invalidées.

 

4)    Nous somme soucieux de ne pas développer des analyses anxiogènes de la crise, et de parer au risque de régression qui pourrait en résulter.  En s'appuyant, dans ce but,  sur ce qui constitue la colonne vertébrale de nos sociétés: l'option pour la démocratie et le respect de la personne humaine. En se souvenant que l'espérance est un principe actif.

 

5)    La situation actuelle appelle des réponses transversales et transdisciplinaires. Le politique doit reprendre la main qu'il a trop abandonnée à l'économie de marché. Il faut ouvrir largement le débat sur l'essentiel, sur la civilisation que nous voulons désormais bâtir en Europe, à l'ère de la mondialisation et du monde fini. Si l'économie, pas plus que l'argent, ne fait le bonheur (tout en y contribuant évidemment), quelles sont aujourd'hui, quelles seront demain, les conditions du bonheur ? Voilà le débat démocratique qu'il faut rouvrir, de manière ouverte, à un moment ou la mobilisation autour du pouvoir d'achat trouve ses limites. La recherche du bonheur a constitué l'orientation fondamentale de la modernité. Il faut la prolonger, mais autrement. Le bonheur, mais autrement : voilà ce qui pourrait constituer le mot d'ordre autour duquel organiser le changement et le questionnement autour du changement.

 

6)    Nous constatons que les systèmes politiques ont de grandes difficultés à faire face à cette mutation vers un développement humain soutenable et durable, qui prenne en compte tout l'homme et tout homme. Cela à un moment où il est évident que la qualité de fonctionnement de nos démocraties devra être considérablement améliorée pour répondre aux défis qui nous sont posés.

7)    Les forces humanistes, spirituelles, religieuses,  ont un rôle essentiel à jouer dans cette mutation  en raison des ressources de sagesse qu'elles on su, peu à peu, forger. A condition que, en retour, ces forces, et notamment les institutions religieuses, se laissent, elles aussi, revivifier et interpeller par les débats démocratiques.







Les managers face à la crise Etude BPI/BVA :

Etude BPI/BVA :

 Les managers face à la crise 


Une perception des conséquences de la crise assez cohérente avec la situation économique du 
pays 
Les réponses des managers français sur les répercussions de la crise reflètent bien la situation 
économique du pays. La France n'est pas dans la même catégorie que les Etats-Unis ou Royaume-Uni, 
mais elle n'est pas non plus en dehors du circuit mondial. Son économie est très intégrée dans le 
commerce mondial, elle est fortement dépendante de partenaires commerciaux clés tels que l'Allemagne, 
l'Italie, le Royaume-Uni, les Etats-Unis… Ainsi, 70% des managers français admettent que la crise a déjà 
des conséquences sur la situation économique de leur entreprise, (pour une moyenne mondiale de 68%), 
alors que Etats-Unis et Royaume-Uni sont à plus de 80%. A noter que les répercussions en France sont 
estimées plus supérieures à la moyenne sur le sujet du climat social dans l'entreprise (66% en France, 
contre 59% en moyenne). En ce qui concerne les répercussions de la crise sur l'activité de l'entreprise, les 
managers français anticipent plus qu'ailleurs un gel des salaires (ils sont 59% à le prévoir contre 42% en 
moyenne) et un gel des investissements (55% en France, 45% en moyenne). 
Un niveau de confiance accordée à la direction de l'entreprise structurellement inférieur en France 
à ce qu'il est ailleurs 
Les Français accordent une confiance à la direction de leur entreprise égale à la moyenne pour sa 
capacité à faire face à la situation économique actuelle et à moyen terme. En revanche, ils sont beaucoup 
plus sceptiques que les autres pour la capacité de la direction à être attentive au bien-être des salariés 
(57% contre 67% en moyenne), à motiver les salariés (60% contre 70%) ou, pire encore, résoudre un 
conflit social (59% contre 68%). Ce dernier score est à relier avec les 62% de managers français qui 
s'attendent à ce que la crise fasse évoluer le management de l'entreprise vers plus de conflits. Situation 
explosive ? De même, les managers français sont dans le peloton de queue lorsqu'il s'agit de juger de 
l'efficacité des mesures prises par le Gouvernement. Seuls 30% les estimes efficaces, contre 41% en 
moyenne. Sur ces sujets, il est intéressant de rappeler que la précédente étude internationale sur le 
management réalisée par BPI avec BVA1 montrait que seuls 10% des salariés français avaient une bonne 
opinion des dirigeants de leur entreprise (contre, par exemple 41% des américains).  
Des managers français plus pessimistes que leurs pairs à l'étranger 
Plusieurs items le montrent. Les français sont les plus nombreux à estimer que la crise va durer plus de 2 
ans (37% contre 32% Royaume-Uni ou 25% en Allemagne). Ils sont 92% à penser que notre pays sera 
davantage ou autant touché par la crise que les autres pays alors que les prévisions de l'Union 
européenne actuelle contredisent ce sentiment. Et enfin, par rapport à des managers qui se déclarent 
optimistes dans une très grande majorité, et de manière surprenante, les français se dénotent très 
nettement. Ils sont 63% à être optimistes pour leur avenir professionnel (contre 80% en moyenne). Ils sont 
69% à être optimistes pour l'avenir de leur métier (contre 80% en moyenne). Ils sont 73% à être optimistes 
pour l'avenir de leur entreprise, contre 78% en moyenne. 
Des managers français partagés quant à la nature des changements entraînés par la crise 
Interrogés sur l'impact de la crise sur 4 domaines, les managers français sont partagés quant à savoir si 
ces impacts seront durables ou temporaires.  
Ils sont 41% à penser que la crise va modifier les règles de fonctionnement de l'économie de marché de 
manière durable, et 49% de manière temporaire. 
Ils sont 37% à penser que la crise va modifier les modes de régulation de la finance internationale de 
manière durable, et 52% de manière temporaire. 
Ils sont 28% à penser que la crise va modifier les méthodes et outils de management dans l'entreprise de 
manière durable, et 49% de manière temporaire. Ils sont 46% à penser que la crise va modifier les 
pratiques et habitudes de consommation (développement durable, responsabilité sociale...) de manière 
durable, et 47% de manière temporaire.