dimanche 11 janvier 2009

La crise financière, occasion d’une nouvelle organisation mondiale ?

 
 
J'ai le plaisir de vous inviter à la prochaine "Rencontre sur l'utopie" (Rencontre N°30) organisée par PROSPECTIVE 21OO le jeudi 22 janvier 2009

La crise financière, occasion d'une nouvelle organisation mondiale ?
Table-Ronde

Animateur :
Jean-Marc DANIEL, Professeur ESCP-EAP, Directeur de Sociétal
Participants à la table-ronde :
Susan George, écrivain
Pierre-Noël Giraud, Professeur d'économie à l'Ecole Nationale Supérieure des Mines
Roger Godino, Ancien membre du Cabinet de Michel Rocard, Premier Ministre
Philippe J. Bernard, Prospective 2100
Thierry Gaudin, Président de Prospective 2100

Une crise financière, la plus grave depuis les années 30, a éclaté à l'automne 2008. Le colloque prévu le 22 janvier 2009 vise à faire un premier point. 
Comment, à partir de la nouvelle économie, née aux Etats-Unis dans les années 80, que l'on avait pu croire à l'abri de violents enchaînements, la crise est-elle apparue ? Faut-il ou non s'attendre à une remise en cause de la mondialisation et des nouvelles formes du capitalisme ? S'agit-il d'une crise politique, voire morale, et qu'en penser du point de vue notamment européen et français ?
 
Jeudi 22 janvier 2009, 9h30 à 12h30
A l'Académie d'Agriculture de France
18, Rue de Bellechasse, 75 007 PARIS
Métro : Solférino et RER C : Musée d'Orsay

Les Rencontres sur l'utopie sont organisées dans le cadre des activités du Club 14 de PROSPECTIVE 21OO présidé par Philippe J. BERNARD


!!! Inscription obligatoire !!!. Je vous prie de bien vouloir confirmer votre participation par retour de mail : 
Nathalie DESCHAMPS <nathalie-deschamps@wanadoo.fr>

Je vous remercie de votre coopération et vous prie d'agréer, Cher Membre, l'expression de mes meilleurs sentiments.
 
Lucien DESCHAMPS
Secrétaire Général
 

Philippe Renoux : Du système bancaire américain à la crise de 1929 …


Du système bancaire américain à la crise de 1929

 

 

Les premières banques centrales américaines.

 

En 1789, Alexander Hamilton, Secrétaire au Trésor de George Washington et fondateur avec Aaron Burr de la Bank of New York accorde un premier crédit au Gouvernement. Les fonds déposés en échange de bons du Trésor assuraient l’indépendance économique de la jeune nation. En 1791 la BNY établie au 1 Wall Street devint la First Bank of United States, en charge de l’émission monétaire et de la régulation du crédit. Hamilton concourut au succès de la banque d’Etat comme à celui des affaires de la BNY… Un tel privilège se heurta à l’hostilité des banques régionales… Pour Thomas Jefferson, l’un des fondateurs du parti démocrate, le principe d’une banque fédérale n’avait pas de base constitutionnelle et ses attributions relevaient des Etats qui disposaient en particulier de leur propre monnaie (les green papers) dont la banque centrale entendait réguler les cours... Hamilton prétendit que l’institution était la condition même de l’existence de l’Etat fédéral et qu’il appartenait au Congrès de décider. G. Washington se rendit à ses avis. Néanmoins les critiques sur la politique de la banque se multiplièrent au sein du parti démocrate, en raison de l’inflation des dépôts étrangers. Les établissements régionaux dénoncèrent la concurrence déloyale ainsi légalisée et Thomas Jefferson, Président de 1801 à 1809, qui écrivait à son prédécesseur John Adams : « I sincerely believe with you, that banking establishments are more dangerous than standing armies » fit campagne contre la banque d’Etat. En 1811, l’Etat federal retirait ses dépôts qui furent dispersés dans différentes banques privées. La BNY rendue à son état d’origine, survécut jusqu’à nos jours…

 

En 1816, face à l’inflation galopante et à l’endettement qui avaient suivi la guerre avec les Britanniques, le Président James Madison, Républicain, institua la Second Bank of United States. Les exportations agricoles consécutives à la guerre en Europe devaient alors connaître un essor exceptionnel. La banque facilita le crédit, alimentant la spéculation foncière et une bulle financière fondée sur l’envol des prix de la terre. En 1818 les autorités bancaires réduisirent les crédits mettant en défaut les acquéreurs de terrains. L’excessive indépendance de la banque vis a vis du pouvoir politique, qu’elles allaient jusqu’à contrôler par la corruption, s’était exercée au détriment intérêts de la nation… Dans les années 1830, le Président Andrew Jackson, démocrate, défenseur des populations rurales et industrielles, face aux financiers jugés irresponsables, résolut de dissoudre la Second Bank of United States dont le mandat devait expirer en 1836. Ce fut une longue bataille entre le pouvoir politique et le pouvoir  bancaire… L’élection présidentielle de 1832 opposa Jackson à Clay, qui, soutenu par James Biddle président de la banque, défendait la pérennité de l’établissement. L’électeur trancha en faveur de Jackson qui fut reconduit… En 1832, le Président opposa son veto au renouvellement du mandat de la banque, mettant en cause « les riches étrangers[1] qui entraient dans son capital. »  En 1833, il fit retirer le montant des taxes fédérales qui alimentaient la Second Bank of United States et les fit déposer dans les banques régionales. La banque déclina malgré les nombreuses tentatives de ses défenseurs pour s’affranchir du veto de Jackson… Il ne devait plus y avoir désormais de banque fédérale… jusqu’en 1913 et l’Etat s’adressa aux banques privées, dont l’une au moins va jouer un rôle prépondérant…

                       

 

Essor de la banque Morgan, un Etat à côté de l’Etat.

 

John Pierpont Morgan, fils de Junius Spencer Morgan et de Juliet Pierpont, est né le 17 avril 1837 à Hartford, dans le Connecticut, appelé par le destin à devenir l’un des plus grands financiers internationaux. Son père qui prendra la succession de l’éminent  banquier londonien George Peabody, en 1864, l’a fait éduquer dans le meilleur institut privé de Suisse puis dans la célèbre université de Gottingen en Allemagne. A 20 ans, John Pierpont est aux affaires, chez Duncan Sherman & Co. qui représente la banque Peabody aux Etats-Unis. Il connaît alors l’épreuve du feu avec la faillite boursière déclenchée par l’effondrement de l’Ohio Life & Trust. En 1861, il rejoint la banque familiale et s’enrichit à la faveur de la guerre de sécession, négocie les emprunts pour l’Union et finance les achats d’armements. Dix ans plus tard il associe les banques Drexel et Morgan & Co., pour en faire une des premières banques mondiales. En 1891 à la mort de son père, il réunit les banques de Londres et de New York au sein de JP Morgan & Co.

 

Au tournant du siècle, Morgan était déjà un expert reconnu dans le gouvernement du système bancaire par la fabrication de paniques financières. Mais où le profit est vertu, nul ne songeait à s’en offusquer. Le Sénateur Robert Owen, qui participa à la rédaction du Federal Reserve Act, témoignera devant le Congrès que sa banque avait reçu de l’American Bankers Association, sur laquelle régnait Morgan, l’ordre de mettre en œuvre ce qui sera la « Panic circular[2] of 1893 ». La directive stipulait : « Vous retirerez immédiatement un tiers de vos liquidités en circulation, et rappellerez la moitié de vos crédits. »

 

Ayant entrepris la conquête des banques du Centre et du Sud qui finançaient fermiers et planteurs, Morgan et ses associés des établissements[3] new yorkais, qui disposaient de la batterie des gazettes financières, des courtiers et experts en investissement auprès du public, furent accusés devant le Congrès, par Oakleigh Thorne, le Président de la Trust Company of America, d’avoir précipité la panique boursière de 1907, en répandant des rumeurs alarmistes sur la situation financière des banques Knickerbocker et Trust Company, ce qui leur permit d’en prendre le contrôle. Mais, devant la crise ainsi provoquée plusieurs banques étrangères demandèrent le remboursement de leurs prêts au gouvernement… C’est encore Morgan qui sauva l’affaire en avançant 15 millions de dollars, forçant le président des Etats-Unis qui l’avait mis en cause, à lui faire des excuses humiliantes…

 

Par l’envergure de leur banque, J.P. Morgan, puis son fils qui lui succèdera, à sa mort en 1913, vont prendre une place prépondérante auprès de l’Etat, si ce n’est dominer la politique internationale en association avec Montagu Normann Gouverneur de la banque d’Angleterre… En 1870, Morgan prête 10 millions de Livres Sterling au gouvernement français assiégé par la Prusse. En 1873, il a pu garantir un prêt au Trésor américain et en 1895, à la tête d’un syndicat de banquiers, il a  endigué une hémorragie des réserves d’or fédérales par un prêt de 100 millions de dollars et le consortium Morgan gagna 7 millions dans l’affaire… Gestionnaire des intérêts britanniques aux Etats-Unis et en particulier ceux des Rothschild, avant le premier conflit mondial, le fils, J.P. Morgan Jr. sera imposé par Lloyd George, contre l’avis des ministres français Thomas et Loucheur, comme agent unique aux Etats Unis, pour le financement du grand emprunt de défense nationale de 1915. Morgan devint alors le négociateur des emprunts et achats français aux Etats Unis, en collaboration avec Dillon, de Dillon Read, et pour chef de mission choisi par ses soins, Jean Monnet. Comme le rapporte, dans ses mémoires, Octave Homberg, ancien directeur politique du Quai d’Orsay, qui assistait aux négociations : « La façon dont la maison Morgan exécuta sa mission, lui valut une fortune considérable. » L’emprunt français portait sur 500[4] millions de Dollars.

 

En 1924, ce sera encore à la Banque Morgan que Poincaré empruntera 100 millions de dollars pour soutenir le Franc. En 1936-1938, JP Morgan Jr. paralyse encore le Front populaire en France par des manipulations sur les changes…

 

JP Morgan devait encore dessiner le paysage industriel et les infrastructures de l’Amérique moderne. En 1872, à peine âgé de 35 ans, à l’aube de sa puissance, lui-même et ses associés contrôlent la majorité des lignes de chemin de fer. En 1885, il fonde American Telegraph & Telephone[5]. En 1891, il fusionne Edison General Electric et Thompson-Houston Electric Co. au sein de General Electric ce qui lui permit d’éliminer la concurrence et de standardiser équipements et infrastructures. En 1901, il réunit Federal Steel Company, et Carnegie Steel au sein de United States Steel Corporation, la première entreprise du monde. La capitalisation boursière de l’ensemble soit 1,4 milliards de dollars représentait une somme phénoménale pour l’époque Le seul prix d’achat de Carnegie Steel, 480 millions de dollars éclipsait le budget fédéral qui était à l’époque de 300 millions de dollars. L’année suivante, il crée International Harvester qui deviendra un géant du secteur…

 

Outre la politique financière et industrielle, les Morgan et leur groupe exerceront une influence dominante sur l’élite intellectuelle et universitaire. L’Ivy League (littéralement Ligue du Lierre, par référence aux façades de ces vénérables institutions) qui regroupe les prestigieuses universités de la côte Est où se recrutent haute administration et dirigeants d’entreprises, sera sous le contrôle des Morgan. Ceux-ci financent bourses d’études, foyers, bibliothèques et laboratoires et font désigner les présidents d’universités parmi les hommes du groupe, tels Nicolas Murray Butler à Columbia, Harold Dodds à Princeton, James B. Conan à Harvard, Charles Seymour à Yale…

Ainsi, la fortune des Morgan s’est-elle établie sur des fusions d’entreprises réussies, une spéculation boursière « éclairée », des prêts dont la rémunération augmentera avec l’endettement  des Gouvernements, et dont les emprunts de Défense nationale constitueront  l’un des fleurons. J.P. Morgan Jr. sera de ceux qui ont poussé les Etats-Unis à entrer dans la guerre, en 1917. Mais nul autre que la maison Morgan dont le spectre hante toujours l’actualité…, n’illustre mieux les relations du pouvoir et de l’argent selon le mot de Talleyrand : « l’argent n’est que la mesure de la puissance. »

 

  Vers la fin de sa vie, des campagnes de presse commencèrent à dénoncer le pouvoir exorbitant de John Pierpont. Il en conçut de l’amertume sur l’ingratitude des hommes… A sa mort, en 1913, son fils (1867–1943), Jack Pierpont, lui succéda

 

 

 

 

Genèse de la Federal Reserve

 

La crise de 1907 a mis en évidence, aux Etats-Unis, la nécessité d’une banque centrale pour contrôler la politique monétaire de la Fédération et l’affranchir des intérêts privés. C’est Paul Warburg, de la banque Kuhn et Loeb, beau-frère de Jacob Schiff, qui va se charger de préparer les statuts de cette institution.   

 

Paul Warburg va désormais consacrer son temps à la préparation de la future banque nationale, en partenariat avec Nelson Aldrich[6], connu pour être le « courtier de Morgan » et proche des Rockefeller, à qui le sénat des Etats-Unis a confié la présidence de la « National Monetary Commission. » Ainsi le sénateur Aldrich et Warburg, appointés par le gouvernement fédéral, vont-ils parcourir l’Europe, durant deux années, rencontrant tout ce que le continent et la Grande Bretagne comptent de milieux d’affaires et de banques centrales, pour étudier ce que pourrait bien être une institution analogue aux Etats-Unis…

 

C’est au cours d’une réunion confidentielle à Jekyl Island (Georgie), à l’invitation d’Aldrich, que vont être dressées les bases de la future banque Centrale. Sont présents : Henry P. Davison, de J.P. Morgan & Company, Frank Vanderlip, président de la National City Bank appartenant à Rockefeller, A. Piat Andrew, assistant du secrétaire d’Etat au Trésor, Benjamin Strong, de Morgan Bankers Trust Company et Paul Warburg.

Warburg conseilla d’éviter l’appellation de « banque Centrale » pour lui préférer le terme de « Regional Reserve », le nom, qui ne représentait pas la chose, impliquant une représentation des banques privées de 4 régions du pays (ultérieurement 12), alors que les établissements new yorkais, autrement dit Wall Street, domineront l’ensemble.

 

La réunion de Jekyl Island va donner naissance au rapport de la Monetary Commission d’Aldrich, et au projet de loi correspondant, connu sous le nom d’« Aldrich Bill », sur la vaniteuse insistance de l’auteur qui va ainsi faire capoter le projet. Aldrich est en effet trop connu pour être le représentant de Wall Street auprès du Congrès, et l’administration républicaine, avec à sa tête le Président Taft, va faire repousser le projet.

 

Restait donc à trouver une stratégie plus pertinente pour pousser en avant ce que l’on appellera désormais le « Federal System Bill. » Avant tout fallait-il se débarrasser de Taft. L’occasion va se présenter avec la campagne présidentielle de 1912. Les Républicains étant trop proches de l’establishment bancaire, Wall Street va inciter Théodore Roosevelt[7] à solliciter un second mandat et soutenir simultanément la candidature du démocrate Woodrow Wilson, ce qui n’empêchera pas l’un et l’autre, au cours de leur campagne, de dénoncer le « money-trust » de Wall Street. Ce scrutin triangulaire va assurer la défaite de Taft, dont la réélection semblait pourtant assurée, et permettre l’accession de Woodrow Wilson à la Présidence. L’ancien professeur d’économie politique de Princeton, qui opérait depuis vingt ans dans l’ombre de Wall Street en général et de Morgan[8] en particulier, va tirer de l’oubli la réforme bancaire en l’affublant, pour la circonstance, d’un vêtement démocratique. Opposant publiquement déclaré au projet Aldrich, il promet au pays un système capable de mettre à la raison les banquiers de Wall Street.

 

Aux côtés de Wilson, le mystérieux « colonel » Edward Mandel House, fils d’un haut représentant des intérêts financiers britanniques en Amérique du Sud, va être, en liaison avec Wall Street, selon l’expression du professeur Seymour « le véritable ange gardien du  Federal Reserve Act ». Le biographe George Viereck écrit « The Schiffs, the Warburgs, the Kuhns, the Rockefellers, and the Morgans put their faith in House… Their faith was amply rewarded[9]. »

 

Paul Warburg, pourtant auteur du projet écrit lui-même dans un texte révélateur : « Le plan de la commission monétaire relève des conceptions de la banque d’Angleterre, qui confie l’entière gestion aux mains des hommes d’affaires sans concéder au gouvernement une part quelconque dans la gestion ou le contrôle. L‘argument fort de cette théorie est que l’activité de la banque centrale, comme celle de toute autre banque, est fondée sur le crédit et que l’évaluation des crédits est une affaire qui doit être laissée entre des mains expertes ( !?), et que le gouvernement doit être tenu à l’écart des affaires… Le projet est à cet égard davantage en ligne avec la Banque de France et la Reichsbank, dont le président et le conseil d’administration sont dans une certaine mesure nommés par le Gouvernement. Ces banques bien qu’elles constituent des sociétés de droit privé, sont des organismes semi gouvernementaux dans la mesure où elles sont autorisées à émettre des textes officiels - comme dans la plupart des Etats à l’exclusion de l’Angleterre – et dans la mesure où elles sont gardiennes de la quasi totalité des réserves d’or du pays et dépositaires des fonds de l’Etat. De plus en matière de politique nationale, le gouvernement dépend de la bonne volonté et de la coopération loyale de ces organes centraux. »  

 

Pendant que le Federal Reserve Act fait son chemin au Congrès, Wall Street déchaîne une campagne d’hostilité, destinée à l’accréditer, par réaction, auprès du grand public. Aldrich et Vanderlip eux-mêmes ne tarissent pas de critiques sur un projet qui est en réalité le leur. Mais l’approbation du texte n’ira pas sans peine. Il est proposé au vote de la Chambre et du sénat le 22 décembre 1913. Une date qui, dans tous les pays de tradition chrétienne, permet de couper court à toutes les arguties. 

 

Ainsi se trouve approuvée une loi fédérale qui place l’émission monétaire et le crédit aux mains de banques privées en général et de Wall Street en particulier. Elle établit la puissance des Morgan, Warburg, Rockefeller, Dillon… Allemand récemment naturalisé, Paul Warburg refuse la présidence que lui offre Wilson et devient vice-président du Federal Reserve Board[10]. Benjamin Strong, mandataire de Morgan et l’un des « conspirateurs » de Jekyl Island en prendra la tête. Le Federal Reserve Act sera, et est encore, salué comme une victoire de la démocratie sur les puissances financières, bien que rien ne soit aussi éloigné de la vérité.

 

Le Représentant Charles A. Lindbergh[11], le père du héros de la traversée de l’Atlantique, déclarera au Congrès :

 « Cette loi établit le trust le plus gigantesque de la terre… Quand le président a signé cette loi, le gouvernement invisible par la puissance de l’argent, dont l’existence a été prouvée par « l’enquête sur le Trust de l’Argent », s’est trouvé légalisé… C’est le projet Aldrich déguisé… La nouvelle loi créera l’inflation quand le trust voudra l’inflation… Pour faire monter les cours, le Conseil de la Réserve Fédérale n’aura qu’à diminuer le taux d’escompte… provoquant une expansion du crédit et l’essor du marché ; ensuite quand les acheteurs se seront adaptés à ces conditions, il pourra bloquer la prospérité à mi-course en augmentant arbitrairement les taux. Il peut faire osciller doucement le pendule à la hausse et à la baisse, d’avant en arrière par de légères modifications du taux d’escompte ou bien provoquer de violentes fluctuations  par une plus grande variation des taux et dans tous les cas il disposera d’une information interne sur les conditions financières et d’une connaissance préalable des changements à venir à la hausse comme à la baisse. C’est le plus étrange, le plus dangereux avantage jamais placé entre les mains d’une classe privilégiée par un quelconque gouvernement qui n'ait jamais existé. Le système est privé, conçu dans le seul objet de tirer le plus grand profit  possible de l’argent des autres. Ils  savent à l’avance quand créer des paniques à leur avantage. Ils savent aussi les stopper. L’inflation et la déflation travaillent également pour eux  alors qu’ils contrôlent les finances. »

 

Wright Patman, président du House Banking Committee, (commission bancaire de la chambre des représentants) confirmera :

 « Aux Etats-Unis, aujourd’hui, nous avons deux gouvernements de fait… Nous avons le gouvernement dûment constitué…, et puis nous avons, avec le système de la Réserve Fédérale, un gouvernement indépendant, incontrôlé et incoordonné, mettant en œuvre les attributions financières qui, selon la constitution, relèvent du Congrès. .. »

 

Dès lors, la dette fédérale va grimper de 1 milliard de Dollars à 455 milliards, entraînant le paiement au système bancaire de 22 milliards d’intérêts par an. Montant qui va, de plus, augmenter, au gré de l’inflation.

 

 

La crise de 1929

 

Face à une loi qui tendait à affranchir l’émission monétaire de la couverture métallique correspondante, Charles Lindbergh avait encore prophétisé : « From now on, depressions will be scientifically created. » De 1923 à 1929, sous la présidence du Républicain Calvin Coolidge, la Réserve Fédérale va laisser libre cours à une politique de crédit débridée, entraînant une augmentation de 60% de la circulation monétaire dont l’essentiel va s’investir dans le développement des moyens de production et dans une spéculation boursière vertigineuse dûment encouragée par les courtiers et leur appareil, au lieu de concourir à l’élévation du niveau de vie et à l’accroissement de la consommation. C’est l’époque où le moindre travailleur américain achète en Bourse et dévore le Wall Street Journal sur le chantier pour mesurer l’ampleur de ses gains… Les capitaux européens et en particulier britanniques, attirés par de substantielles plus-values[12] à court terme, affluent, mettant ainsi un terme à l’essor de la bourse de Londres. Les spéculateurs restent sourds aux  avertissements de la « Commission d’investigations » de la Chambre des Représentants sur la « stabilisation et le pouvoir d’achat du Dollar » qui révélait, dès 1928, la mise en scène de quelque catastrophe. Mais si le pouvoir politique a entrevu la catastrophe qui se prépare, il se montre incapable de l’endiguer…

 

En février 1929, celui qui est encore le commandant en chef du système bancaire mondial, Montagu Norman[13], gouverneur de la Banque d’Angleterre, qui a été élevé par les banques privées au rang d’oracle en matière d’affaires et de gouvernement, celui que le Wall Street journal du 11 novembre 1927 appelle encore le « dictateur monétaire en Europe », se rend aux Etats-Unis. En avril 1929, les autorités de la Réserve Fédérale demandent à leurs banques de réduire leurs avoirs sur le marché financier et de limiter le volume de leurs crédits qui tombent de 300 millions à 150 millions de dollars, restreignant ainsi l’argent disponible pour la spéculation. En juin, les taux d’intérêts sur la place de New York augmentent de 7 à 13% mettant un terme à la politique de l’argent facile. La Banque d’Angleterre augmente ses taux de base, provoquant un rapatriement des capitaux investis outre Atlantique. Le marché surévalué de New York, commence à vaciller. Le jeudi[14] 24 octobre, lorsque toutes dispositions ont été prises par les initiés, la Réserve Fédérale resserre l’étau et appelle la couverture des dépôts de garantie à 24 heures des courtiers, ce qui va entraîner une vente massive de titres par courtiers et particuliers pour solder leurs comptes. Les banques qui, hors du « système fédéral », n’ont pas été averties, et ne disposent pas de liquidités suffisantes pour honorer un retrait aussi soudain et massif, sont contraintes à la fermeture. Les établissements du système fédéral qui, non seulement portaient la responsabilité d’une situation qu’ils avaient créée, et d’une crise qu’ils avaient déclenchée, auraient dû, statutairement, venir à leur aide. Il n’en sera rien. Les « robber barons » se contenteront d’engranger de substantielles plus values avant la crise puis racheter les actions en dessous de leur valeur précédente.

 

Louis Mc Fadden, Président du House Banking and Currency Committee, émettra ce jugement :

« It (the depression) was not accidental. It was a carefully contrived  occurrence… The international Bankers sought to bring about a condition of despair here so that they might emerge as the rulers of us all [15]

 

Gary Allen et Larry Abraham[16] écrivent : « Penser que le krach  scientifiquement mis en scène de 1929 fut un accident ou le fruit de la stupidité, défie toute logique. Les banquiers internationaux qui promurent les politiques inflationnistes et poussèrent en avant les propagandes qui asséchèrent les marchés d’actions, représentaient trop de générations d’expertises accumulées pour s’être fait surprendre par la grande dépression. »

 

La crise va avoir de graves conséquences aux Etats-Unis, qui ne trouveront leur solution qu’avec la guerre. Les producteurs de blé, de coton et les industriels qui avaient, eux aussi, et de façon légitime, profité de l’argent facile pour développer leurs activités, seront montrés du doigt et accusés de surproduction. De gros investisseurs, sans doute initiés, comme Tom Bragg, Ben Smith, Joe Kennedy, accusés d’avoir fait chuter le marché par leurs ventes à court terme, firent écran aux Warburg, Morgan, Montefiore, Sieff, Schiff… Les répercussions du krach seront tragiques en Europe, la raréfaction des crédits qui alimentaient jusqu’alors l’Allemagne placée sous perfusion des capitaux américains et britanniques, va accélérer la marche vers la catastrophe….

 

Dès 1933 le pouvoir fédéral devait prendre des mesures, ce fut le Glass Steagall act qui distinguait les banques d’investissement des banques commerciales, ces dernières accusées d’avoir encouragé la spéculation. Puis, en 1934, est instituée la Securities and Exchange Commission pour contrôler les marchés financiers, à la tête de laquelle Roosevelt appela Joseph Kennedy : « A thief to catch a thief » (un voleur pour attraper les voleurs)

 

Roosevelt hérite d’une grave situation : après le krach de 29, l’Amérique doit affronter la crise financière, bancaire et politique de 1931, qui, née en Europe, s’est étendue par vagues successives aux Etats-Unis, dès 1932. Durant les 4 mois qui séparent  l’élection du nouveau Président de sa prise de fonctions, le chômage s’est étendu, les banques ont poursuivi leurs faillites en série (5500 depuis 1930.) Le 4 mars, alors que l’ancien Gouverneur de l’Etat de New York entre à la Maison Blanche, les établissements de crédit ont fermé leurs portes sur tout le territoire.

 

La chute de la valeur des monnaies, conséquence de l’inflation d’après guerre, a dégradé la confiance et placé les banques d’Europe dans l’incapacité de faire face à la demande de crédits. Baisse de la production industrielle, diminution des rentrées fiscales et accroissement des déficits budgétaires ont suivi. La plus importante banque d’Autriche l’Oesterreichische Kreditanstalt fûr Handel und Gewerbe qui constituait le Trésor national, déjà fragilisée par la crise de 29 et alors sauvée par les Rothschild de Vienne, est mise en faillite. La débâcle autrichienne, se transforme en panique financière en Allemagne dont le moratoire Hoover doit annuler la dette. Les crédits de la banque d’Angleterre sont gelés en Allemagne et la crise se répercute sur la livre déjà fragilisée. Il apparaît clairement que la banque d’Angleterre dont le stock d’or s’est effondré, est incapable de faire face aux remboursements des sterling détenus à l’étranger. La banque de France a refusé  des lingots au titre réduit qui ont été présentés par Londres. La banque d’Angleterre emprunte massivement à New York dont la monnaie s’affirme comme la référence mondiale, et à Paris dont le franc Poincaré a été épargné. La politique de déflation mise en place par Montagu Norman, à l’été 1931, pour sauver le sterling, est desservie par la stagnation du taux bancaire à une valeur de 4,5%, insuffisante pour rétablir la confiance. La tentative d’assainissement des finances de l’Etat par réduction des dépenses publiques et baisse des salaires, n’a réussi qu’à faire chuter la demande et la production. Le cortège de grèves et de manifestations s’est étendu aux mutineries de la Royal Navy, ce que l’on n’avait guère vu depuis l’époque de Nelson…

 

Le résultat est contraire à celui qui était escompté : le 28 septembre 1931, les Etats-Unis et la France refusent les crédits à la Grande Bretagne. La livre contrainte à l’abandon du système du gold exchange standard[17] s’effondre et perd d’un seul coup 30% de sa valeur. Les réserves sterling détenues par les banques centrales étrangères se trouvent amputées d’autant, entretenant la crise. Aucun  système de contrôle des changes n’est établi. La Grande Bretagne se cramponne à sa politique de déflation budgétaire contrecarrant la reprise qu’aurait dû permettre la dévaluation. Elle se réfugie dans le système des « préférences impériales[18] » et se barde de mesures protectionnistes[19],  alors même que la dévaluation de la livre devrait la protéger des importations. Le monde est désormais divisé en deux groupes : le groupe sterling d’une part, étendu à Norvège, Suède, Danemark, Argentine et le groupe-or d’autre part, constitué autour des Etats-Unis, de la France, des Pays-Bas, de la Belgique et de la Suisse.

 

 

La sortie de la crise.

 

Face à la gravité de la crise Roosevelt va réagir avec une rare diligence. C’est d’abord la mise en place du New Deal, dont les dispositions ont été largement préparées par son entourage, avec son cortège de mesures sociales[20], financières et industrielles. Entre le 9 mars et le 13 juin 1933, l’activité législative est prodigieuse. Les chambres adoptent davantage de lois qu’elles ne l’avaient fait durant les 4 années de la présidence Hoover. Les textes souvent rédigés le jour même, sont votés à de larges majorités, sinon à l’unanimité, par un congrès qui attend tout de la nouvelle administration et n’a rien à lui refuser. Les institutions, aux sigles[21] sibyllins, mais plus théoriques qu’elles ne sont efficaces, se multiplient. Elles privent de leur autonomie les Etats désormais soumis au pouvoir fédéral, c’est à dire celui de Roosevelt assisté de son « brain trust » issu des milieux universitaires, bancaires et industriels. Les grands travaux se  succèdent : Ports, aéroports, égouts, bureaux de poste, terrains de jeux, aqueducs, tribunaux, prisons, hôpitaux, stades, piscines, centrales électriques, écoles, routes…, surgissent de terre, « financés » par les augmentations de salaires, les mesures de protection sociales, les subventions et… les réductions d’impôts… Malgré une remontée de la production et des prix, le New Deal va se révéler incapable de juguler une crise qui a ébranlé la confiance dans un système jusqu’alors en plein essor… En 1939, il demeure 7 millions de chômeurs. Les faillites d’entreprises se poursuivent. Les miséreux dépeints par Steinbeck dans « Les raisins de la colère », fuient vers l’Ouest les excès du capitalisme,  « pour faire fortune, ou… se noyer dans le Pacifique. » Des conflits sociaux éclatent, dans la sidérurgie, l’automobile, le caoutchouc, sous la bannière du « Congress of Industrial Organisation » (CIO). Les lois fédérales heurtent la tradition libérale américaine et la Cour suprême[22] déclare illégaux le NRA (National Recovery Act) et son pendant agricole l’AAA (Agricultural Adjustment Act.)

 

Seule la guerre vers laquelle Roosevelt marche à pas feutrés, malgré l’hostilité du pays, sera capable de juguler la crise. Dès mars 1941, au mépris des lois de la neutralité, le « Lend-Lease Act » injecte dans l’économie américaine des dizaines de milliards de dollars[23], mettant un terme définitif aux crises de 1929 et de 1931 : armements, munitions, blindés, véhicules, matériels aéronautiques, machines agricoles, équipements industriels, matières premières, denrées alimentaires, achetés par tous ceux qui participent au combat pour la liberté du monde, seront embarqués vers l’Angleterre, la Russie, l’Indonésie et la Chine…, payés « cash » en or ou en dollars. L’Angleterre qui ne peut emprunter aux Etats-Unis en vertu du Johnson Act[24] de 1934, est contrainte à des ventes massives d’or sur le marché de New York. En août 1941, à Terre Neuve, Roosevelt arrache à Churchill, au nom de la communauté des ressources, le renoncement de la Grande Bretagne aux « préférences impériales », autorisant ainsi l’accès des Etats-Unis aux sources des matières premières mondiales, dont celles de l’Anglo-Persian… Fuyant le Blitz, l’investissement industriel et la technologie[25] de défense britanniques se réfugient outre Atlantique, assurant l’essor de la grande industrie aéronautique[26] américaine qui passe du stade manufacturier à la production de masse, au bénéfice du monde libre…

 

Près des  trois quarts de l’or[27] du monde ont afflué dans les caisses de la réserve fédérale. La monnaie américaine assise sur la puissance financière, politique, militaire, industrielle et commerciale du pays est devenue la référence mondiale. Le dollar, sacré à Bretton Woods en juin-juillet 1944, autour duquel sont satellisées les autres monnaies, est installé à l’égal de l’or dans les réserves[28] des banques centrales. Le Fonds Monétaire International, nouvellement institué, consent au monde en reconstruction des prêts remboursables indifféremment en or ou en dollars. Une monnaie papier dont une loi fédérale  autorise l’émission jusqu’à quatre fois l’encaisse métallique… et qui atteindra en fait six fois cette encaisse. Mais la confiance dans l’Amérique victorieuse est tel que nul ne contestera la valeur du dollar qui demeurera jusqu’en 1971, à 35 $ pour une once d’or fin.

Ph. Renoux

Septembre 2008

 

 



[1] Under the surface, the Rothschilds long had a powerful influence in dictating amercan financial laws. The law records shows that they were powers in the old Bank of United States (abolished by Andrew Jackson) » Gustave Myers History of the Great American Fortunes.

[2] Que l’on peut traduire par « panique de la circulation monétaire. " »

[3] Les banques de New York (Wall Street) se sont orientées dès les origines vers le grand commerce, puis les opérations industrielles : chemins de fer, acier, électricité, télégraphe … alors que les banques régionales ont suivi la conquête de l’Ouest, opérant au profit des entrepreneurs, prospecteurs, fermiers etc…

[4] Soit 2,5 milliards de F 1914 ou 45 milliards de Francs 2001

[5] Disparu en 2005.

[6] La fille de Nelson Aldrich, Abby, a épousé John D. Rockefeller (le grand-père du futur gouverneur de New York).

[7] Théodore Roosevelt est Républicain, alors que son neveu F.D. Roosevelt sera Démocrate.

[8] « En 1907, il (Wilson ) soutenait le projet d’Aldrich sur le système bancaire et ne tarissait pas d’éloges sur le rôle de Morgan dans la société américaine. » Gabriel Kolko. The triumph of conservatism p. 205.

[9] « Les Schiff, les Warburg, les Kuhn, les Rockefeller, les Morgan mirent leur confiance en House…, leur confiance fut amplement récompensée. »

[10] Paul Warburg, citoyen allemand récemment naturalisé américain, proposera sa démission en juin 1918, après l’entrée en guerre des Etats-Unis contre l’Allemagne. Elle sera acceptée.

[11] Charles August Lindbergh (1859 – 1924) avocat , procureur du comté de Morrison, Minesota. Elu Républicain à la chambre des représentants (1907-1917.) 

[12] Les indices boursiers sont de 110 en 1924 ; 126 en 1925 ; 143 en 1926 ; 169 en 1927 ; 220 en 1928 ; 270 en 1929 ; 200 en 1930 124, en 1931 ; 66 en 1932.

[13] Vincent Vickers qui fut directeur de la banque durant 9 ans écrivait : « Depuis 1919, la politique monétaire du gouvernement a été celle de la Banque d’Angleterre et la politique de la Banque d’Angleterre a été celle de Montagu Norman. » Alors que ses prédécesseurs assumaient un mandat généralement limité à deux ans, depuis la création de l’institution en 1694, Montagu Norman restera 24 années en poste (de 1920 à 1944) au cours desquelles il fut l’architecte en chef de la liquidation de la suprématie globale britannique…

[14] Appelé « vendredi » noir en Europe, à cause du décalage horaire.

[15] Ce (la dépression) ne fut pas accidentel. Ce fut un coup soigneusement monté… Les banquiers internationaux cherchèrent à instaurer ici un climat de désespoir, afin de s’imposer comme dirigeants de nous tous. »

[16] None dare call it conspiracy Concord Press – Roosmoor California - 1971.

[17] Selon l’article 9 de l’accord de Gènes de 1922, les banques centrales étaient autorisées à conserver dans leurs réserves des livres ou des dollars convertibles comme base de leur émission monétaire, à coté de l’or.

[18] Traités d’Ottawa - août 1932.

[19] Special custom duties de novembre 1931 et general tariff de février 1932.

[20] Liberté syndicale (Loi Wagner.).Limitation de la durée de travail à 35 heures… Garantie de salaire minimum. Retraite des vieux travailleurs. Interdiction de vendre en dessous du prix de revient.

[21] CCC Civilian conservation court – AAA Agricltural adjustment administration – FERA Federal energy relief administration – CWA Civil work administration – WPA Work progress administration – PWA Public work administration.

[22] En réponse FDR fera réformer la Cour qui lui est hostile, en 1937.

[23] En novembre 1941, 14,3 milliards $ ont déjà été avancés.

[24] Johnson Act. Interdisant les prêts aux pays qui ne se sont pas acquittés de leurs dettes de la Première guerre mondiale.

[25] Ainsi le Rolls Royce « Merlin » construit par Packard dans une usine financée par les britanniques, et qui propulsera le P-51 Mustang. Plusieurs améliorations techniques apportées aux moteurs du bombardier B-24 « Liberator », et surtout le réacteur « Whittle » qui sera, plus tard, mis en production par General Electric et utilisé sur le P-80 Shooting Star. Il faut également citer plusieurs technologies dans le domaine des sonars, des radars et des contre-mesures électroniques.

[26] Ford, Douglas, Boeing, Consolidated, Bell, Curtiss-Wright, Vega, Grumann, United Aircrafts.

[27] Equivalent à 28 milliards de $ pour 8 milliards en dépôt dans le monde.

[28] Conséquence lointaine de l’accord de Gênes de 1922.

Don Beck & Jessica Roemischer ~ Axioms & Elements of Spiral Dynamics - 28:39 - 28 nov. 2008